Parfois l'autre s'est piégé dans des mauvais choix. Ces choix lui apparaissaient adéquats
au début. Puis il se rencontre qu'il est dans un cul-de-sac. Il ne sait plus vers qui ou vers quoi se tourner. Même sa foi semble l'abandonner. Il perd ses moyens, son désir s'effrite, sa motivation se dissout et il se retrouve avec un désir sincère de mourir, pensant qu'il n'a plus d'issue. Évidemment, il se sent indigne d'amour. Il pense qu'il est un perdant et que toute sa vie est un gâchis. Il s'isole, ne parle pas de ses déboires et patauge dans un océan d'inquiétudes et d'angoisses.
Évidemment, comme je suis surtout préoccupé par ma petite personne, je ne me rend pas compte que l'autre est en détresse. Je lui parle comme si de rien n'était, ignorant de sa souffrance. Et évidemment, l'autre ne m'en parlera pas non plus.
Et puis soudain, miracle, un rayon d'espoir se manifeste : Le téléphone d'un ami sincère qui prend des nouvelles; un événement de la vie qui contribue à faire sortir l'autre de son isolement; une inspiration quelconque qui lui redonne le courage de passer à l'action. La voile se gonfle, la bateau reprend le large et recommence à voguer vers des eaux plus nourrissantes.
Je peux être cet autre qui cherche son souffle entre deux soupirs d'épuisement. C'est peut-être toi qui lis ces lignes. C'est peut-être un ami proche, un parent, un conjoint...
Aujourd'hui je suis à l'écoute et je prends le temps de m'intéresser sincèrement à l'autre. Je m'accorde du temps à moi aussi pour me retrouver et prendre soin de moi.
___________________________
Et une femme parla, disant : Parle-nous de la souffrance :
Et il dit :
Votre souffrance est ce par quoi se brise la coquille de votre entendement. Et comme il faut que le noyau du fruit se rompe pour que le cœur du fruit s’offre au soleil, ainsi vous faut-il connaître la souffrance. Et si vous avez su maintenir vos cœurs dans l’étonnement devant les miracles de votre existence quotidienne, votre souffrance ne vous semblera pas moins étonnante que votre joie. Et, ainsi, vous consentirez aux saisons de votre cœur comme vous avez toujours consentit aux saisons qui passent sur vos champs. Et vous veillerez sereinement à travers les hivers de votre mélancolie. Beaucoup de votre souffrance a été par vous-même choisi. C’est le remède amer adopté par le médecin qui est en vous pour soigner votre moi malade. Ayez foi en ce médecin et buvez son remède en silence, paisiblement : Parce que sa main, fût-elle dure et pesante, est guidée par la main bienveillante de L’Invisible. Et parce que la coupe qu’il vous tend, si même elle brûle vos lèvres, est faite d’une argile trempée aux larmes sainte du Potier.
~ Khalil Gibran
Partagez vos commentaires - faites circuler - merci!
D'autres raisons d'aimer l'autre ICI