L'autre est fragile et vulnérable. Il a peur. Il a peur de l'avenir, il a peur de la mort qu'il cherche à oublier plus ou moins consciemment. Il cherche à la fuir en se faisant accroire qu'il restera ici pour toujours. Il cherche donc à s'installer, à performer, à acquérir le plus de biens matériels possible. Mais au fond, il est aux prises avec des craintes, des doutes, des remises en question. La vie le surprend parfois quand la mort vient faucher un proche. Bouleversé il croit alors que la vie est injuste et est anéanti par cette mort si douloureuse. Dans son trajet sur la terre, il connaîtra des deuils et des pertes. Perte de l'enfance, puis de l'adolescence, puis vient la vieillesse pour ceux qui se rendront là. Entre-temps, il vivra d'autres pertes. Perte d'emploi, perte du conjoint ou de la conjointe, perte de ses illusions, parfois perte de ce qu'il aura réussi à acquérir, perte de sa santé. Bref dans toute sa fragilité et sa vulnérabilité, l'autre a bien besoin que je l'aime, au moins autant que j'ai besoin d'être aimé.

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