Tu veux que quelque chose change dans ta vie ? Alors commence par l’accepter. Le premier pas dans le changement est l’acceptation parce que c’est elle qui en ouvre la porte. Le contraire de l’acceptation, c’est le refus, la résistance. Cette attitude de refus, de résistance est souvent le premier réflexe face à quelque chose qui nous dérange. On ne veut pas faire face à la réalité. Cette résistance ferme la porte au changement parce que la réalité est niée. Je ne veux pas le voir, l’entendre, le sentir, l’expérimenter. Je veux autre chose dans ma vie. N’importe quoi mais pas ça.
Une petite tranche de vie...
J’ai parfois des réactions immatures, émotives et impulsives face à ma conjointe qui a rompu avec moi il y a maintenant trois ans. Lorsqu’elle dit ou fait quelque chose qui me dérange, mon premier réflexe est une réaction émotive plus souvent qu’autrement, inappropriée, mais qui semble tellement justifiée sur le moment. Puis, je prends son inventaire, ressassant dans mon esprit combien son comportement est inacceptable. Et je reste dans cette compote émotive jusqu’à ce que la raison commence à me revenir et que je constate que l’état dans lequel je me mets est pire que ce que ma conjointe a pu dire ou faire. Mais mon tourment se poursuit quand même parce qu’ensuite vient la culpabilité face à la réaction que j’ai eue, c’est-à-dire comment j’ai géré la situation. Et je repars pour un autre tour d’ivresse mentale ou j’ingurgite encore cette compote de ressentiment et de culpabilité à laquelle je saupoudre un soupçon de honte pour faire bonne mesure.
Je suis en résistance durant tout ce temps, dans le refus d’accepter ce qui est. Qu’y a-t-il à accepter. De un, que ma conjointe puisse être aussi imparfaite que moi. Qu’elle puisse avoir des comportements qui vont parfois me déranger. J’ai à accepter les réactions inappropriées que je peux avoir face à tout ça. Donc, que je suis imparfait moi aussi. Qu’est-ce que ça va changer ? Ça va tout changer. Parce que la paix qui déserte mon esprit pendant plusieurs jours reviendra au bout de quelques heures, peut-être quelques minutes au lieu de me quitter pendant des jours et des jours. Et quand je perds ma paix, j’ai tendance à dire et à faire des choses stupides.
Un héros sans problème n'est pas un héros...
La liste des choses que nous n’acceptons pas dans notre vie peut s’allonger longtemps et nous
empoisonner l’existence toute notre vie durant. Il peut s’agir de choses aussi banales que la température qu’il fait aujourd’hui ou aussi cruciale que notre apparence physique, notre caractère, notre personnalité, notre passé. Combien d’entre nous ont de la difficulté à accepter le gouvernement en place, bien qu’il soit élu par la majorité pour quatre ans ? Combien d’entre nous ont de la difficulté à accepter l’état de l’économie, le caractère de leur patron ou de leur conjoint, le prix de l’essence, le taux d’imposition, le taux de criminalité, la corruption, la vitesse ou la lenteur du temps qui passe, la densité du trafic, la mort qui frappe un proche. Je pourrais continuer cette liste encore longtemps. Mais dans tous les cas, aucune de ces choses ne peut changer si je ne l’accepte pas. Et la plupart d’entre-elles ne changerons pas même si je les accepte. En fait, la seule chose que je peux éventuellement changer, c’est le fait de les accepter ou non et comment je les vis. Ceci me donnera une paix que je ne peux avoir autrement et avec cette paix vient une lucidité plus réaliste à propos de ce que je peux changer et de ce que je ne peux pas changer. Et ce qui est le plus surprenant, c’est cette exigence persistante d’avoir une vie sans problème, sans contrariété ou difficulté. Je peux vous garantir que dans une vie sans difficulté, votre plus grande difficulté deviendrait l’ennui mortel dans lequel vous vous retrouveriez. Regardez les films qui vous fascinent au cinéma. Un héros quelconque est confronté à une difficulté et vous payez un bon prix pour être témoin de la manière dont il s’y prendra pour régler son ou ses problèmes. Et généralement le héros se trouve grandi à la fin du film… tout comme nous quand nous avons fait face à une difficulté. Mais comment y arriver si, de prime abord, nous ne l’acceptons pas ?
Accepter... de kesé?
Mais qu’est-ce que ça veut dire « accepter» ? Est-ce que ça veut dire « s’aplatventrer » devant tout ce qui nous arrive. Pas tout à fait. Voici la définition que donne le dictionnaire Larousse de l’acceptation :
« Consentir à subir quelque chose, à le tolérer de la part de quelqu'un, l'admettre, le supporter ».
« Consentir » fait partie de la définition d’accepter. Consentir vient du verbe sentir qui veut dire : éprouver une sensation ou un sentiment et est le résultat de l’addition du préfixe « con » et « sentir ». « Con » vient du mot « co » qui veut dire « avec ». Donc, le sens profond de « consentir » est « sentir avec ». « Sentir avec » la personne, l’événement, la circonstance, le comportement, la réalité qui se présente telle qu’elle se présente et non pas telle qu’on voudrait qu’elle se présente… me suivez-vous ?
La Méthode Sedona
Dans un ouvrage fantastique que j’ai découvert il y a quelques années, on y décrit carrément une méthode pour faciliter cette acceptation qui deviendra un lâcher prise qui nous permettra d’avancer dans nos vies, plutôt que de rester prisonniers de nos résistances.
Ce livre est « La Méthode Sedona ». La méthode Sedona nous démontre que ce que nous avons le plus de difficulté à accepter est plus souvent qu’autrement l’émotion que nous vivons face à la réalité. Cette résistance devient la source de la plupart de nos maux et apprendre à lâcher prise devient donc crucial.
La Méthode Sedona, comme toutes les méthodes qui donnent des résultats, est la simplicité même. À l’aide de questions de base que nous nous posons à nous-mêmes, nous apprenons à accepter ce qui ne peut être changé afin de trouver le courage de changer ce que l’on peut changer.
Voici un aperçu de ces questions de base face à l’une ou l’autre réalité que je vis :
« Qu’est-ce que je ressens dans le moment présent » ?
« Est-ce que je peux me permettre d’accueillir ce ressenti, de lui permettre d’être là ? »
« Est-ce que je peux permettre à ma conscience d’entrer en contact avec ce ressenti ? »
« Est-ce que je peux permettre à ce ressenti d’entrer en contact avec ma conscience ? »
« Est-ce que je peux me permettre de pleinement accueillir ce ressenti ? »
« Est-ce que je peux le laisser aller ? »
« Est-ce que je veux le laisser aller ? »
« Quand ? »
Se poser ces questions à soi-même dans un moment où je me retire et m’intériorise me permet de reprendre contact avec un calme profond en moi. Le processus peut faire penser à peler un oignon parce que je peux avoir besoin de me poser ces questions à plusieurs reprises dans un moment donné. Et à chaque fois, un peu comme un oignon qui perd une de ces couches, mon émotion diminue parce qu’elle s’exprime, parce qu’elle est acceptée et ressentie.
C’est justement cette acceptation qui permettra à ma conscience d’évoluer avec le ressenti qui m’habite et qui me permettra d’atteindre une vision différente de la réalité. Souvenez-vous que nous ne voyons pas la réalité comme elle est, mais plutôt comme on est et que c’est à partir de cette perception de la réalité que nous prenons des décisions, que nous agissons et réagissons. Développer la capacité de cultiver sa paix, de retrouver sa sérénité indépendamment des circonstances devient donc une habilité qui nous permet d’avoir accès à une vie plus heureuse et sereine.
M'accepter tel que je suis...
Le plus gros enjeu dans l’acceptation sera toujours, à mon humble avis, de m’accepter comme je suis avec tout ce que je suis et tout ce que je ne suis pas. C’est souvent la source de nombreuses souffrances dans nos vies et tant que cette acceptation n’est pas faite, il n’y a pas de paix possible, ni d’amour véritable non plus. Comme ce processus peu prendre pas mal d’années, je vous invite à vous y mettre sans tarder.
Je termine avec l’incontournable prière de la Sérénité qui a su si bien capter cette réalité et que vous retrouverez à votre grand plaisir si vous lisez la Méthode Sedona.
Mon Dieu
Donnez-moi la sérénité
D’accepter les choses
que je ne peux changer
Le courage de changer
Les choses que je peux
Et la Sagesse d’en connaître
La différence.
Pierre E Rioux, psychosociologue
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