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Confiance en l'autre - une question de communication...

Dernière mise à jour : 2 juin 2021

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Selon Albert Mehrabian, professeur de psychologie à l'Université de Californie, 93% de la communication humaine serait non verbale. Il est facile d'en déduire que ce que nous faisons et comment nous nous comportons, parle beaucoup plus que les mots que nous prononçons. Avez-vous déjà entendu l'expression : "Faire marcher les babines avec les bottines"? C'est une expression que nous entendons parfois quand le comportement d'une personne n'est pas cohérent avec ses paroles.


Paul Watzlawick, un autre penseur de la communication nous dit, quant à lui, que "nous ne pouvons pas ne pas communiquer". Ceci veut dire que tout ce que nous faisons ou que nous ne faisons pas a valeur de message. Je peux être silencieux dans mon coin et ne rien dire du tout et être pourtant en train de communiquer un message...

Ceci étant dit, comment ces deux penseurs peuvent-ils nous aider à faire un lien entre la confiance en l'autre et la communication?

Il y a des conventions "non dites" en communication. Des conventions qui nous permettent de prendre des raccourcis et de fonctionner plus efficacement. Ces conventions non dites, sont les bases à partir desquelles nous communiquons les uns avec les autres.

Quelles sont ces conventions? En voici quelques unes :

• Quand je parle, j'exprime le fond de ma pensée;

• Je dis ce que je pense;

• Je prends pour "véridique" ce que tu m'affirmes (je n'ai pas besoin d'aller vérifier);

• Si je dis que je le ferai ou que je l'ai fait, c'est parce que je le ferai ou que je l'ai fait;

• Ce que je te montre de moi correspond à ce que je suis;

La liste pourrait s'allonger, mais je crois que vous en avez suffisamment avec ces 5 exemples pour comprendre que la communication peut facilement grafigner la confiance que j'ai en l'autre et que l'autre a en moi. il suffit que l'une ou l'autre de ces conventions ne soit pas respectée pour que la communication devienne de plus en plus laborieuse...

Le besoin de plaire, la peur de déplaire, d'être jugé ou rejeté. Le désir de manipuler, de séduire ou bêtement le manque de confiance en soi sont autant de pièges qui viendront distortionner la communication et corrompre la confiance réciproque. Ainsi commencent les difficultés à se comprendre et surtout à se faire confiance. Ce qui a amené l'auteur de la Trilogie des Fourmis, Bernard Werber, écrivain, criminologue et journaliste français à dire un jour :

"Entre ce que je pense Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d’entendre, Ce que vous croyez entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous avez envie de comprendre, Ce que vous croyez comprendre, Ce que vous comprenez, Il y a 10 possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais, essayons quand même!"

Si tout ceci nous permet de comprendre quelques enjeux de la communication, il ne nous indique pas ce que nous pouvons faire pour mieux communiquer.

Un blog tel que celui-ci n'a pas la prétention de répondre à cette grande question. Je me permettrai cependant quelques pistes de réflexion:

• Est-ce que apprendre à me connaître et à m'accepter tel que je suis fera de moi un meilleur communicateur?

• Est-ce que prendre le temps d'expérimenter mes émotions, quel qu'elles soient me permettra de mieux les nommer et les exprimer?

• Est-ce que avoir autour de moi quelques personnes avec qui je peux exprimer le fond de ma pensée m'aidera à m'accepter et à mieux communiquer?

• Est-ce que chercher à comprendre l'autre dans son expérience sans le juger m'aidera à mieux communiquer avec lui?

• Est-ce que me centrer sur l'autre quand il s'ouvre à moi m'aidera à mieux le comprendre?

Robert Waldinger, quatrième directeur d'une étude qui dure depuis plus de 75 ans sur les facteurs qui nous rendent heureux nous révèle ceci : Ce ne sont ni la richesse, ni le succès, ni la renommée qui contribuent le plus à une vie longue et épanouissante. Ce sont les relations significatives que nous développons les uns avec les autres.

Un grand juif mal compris a dit la même chose avec d'autres mots il y a plus de 2000 ans en nous déclarant : "Aimez-vous les uns les autres". Il a aussi ajouté : "Aime ton prochain comme toi-même". Mon prochain, c'est toi qui me lis, c'est la personne qui est là à n'importe quel moment de ma vie. L'aimer impliquera de l'accepter du mieux que je peux, de l'accueillir comme il est et de m'efforcer de le comprendre. Encore faut-il que je commence avec moi-même... Alors, peut-être qu'à cette condition, j'obtiendrai un peu de sa confiance et lui de la mienne s'il me rend la pareille...

Pierre E Rioux, psychosociologue

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