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Pensées dangereuses...


Pourquoi autant de mal sur la terre?

Devant la folie du monde dans lequel nous vivons, croyants et non croyants sont en droit de se demander : « Si Dieu existe, pourquoi y a-t-il autant de mal sur la terre ? »

La réponse généralement acceptée à cette question chez les croyants est que Dieu a créé « l’homme » libre (et la femme aussi bien sûr) de faire ses propres choix.

Imaginez que vous rencontrez le conjoint ou la conjointe de vos rêves et que vous tombiez


follement amoureux. Puis, après quelques temps, « chéri » ou « chérie » vous dit : « Mon amour, je sais que tu m’aimes plus que tout au monde, aussi, à partir de maintenant tu vas faire tout ce que je te dis et tout ce que je te demande ! »

Sincèrement, que pensez-vous qu’il adviendra de votre relation avec « chéri » ou « chérie » ?

Effectivement, il risque d’y avoir, sinon un refroidissement sincère, au moins un bon temps de réflexion… il se peut que vous ayez votre deux minutes…

Et pourtant, voyez-vous, c’est exactement ce que l’être humain mécontent du sort de la planète reproche au « Créateur ». On lui reproche de ne pas nous prendre par la main et de nous laisser à nos choix et à nos conséquences. Est-ce Dieu qui a mis ce hamburger « engraissant » dans votre bouche ? Est-ce Dieu qui a abusé de l’enfant d’à côté ou son père ? Est-ce Dieu qui a convaincu un groupe d’en attaquer un autre en Son Nom ou au nom de la patrie, ou de quoi que ce soit d’autre? Non, c’est l’être humain qui fait ses propres choix et accuse Dieu des conséquences qu’il en retire.

Pensées dangereuses

Voici toutefois où cette réflexion semble se corser et où les pensées deviennent vraiment dangereuses…

Quand je regarde ma vie, force est de reconnaître que j’ai eu mon lot de mauvais choix et de conséquences qui y étaient assorties. La plupart, sinon la totalité de ces « mauvais choix » étaient le résultat de choix où mes défauts de caractère jouaient un rôle prépondérant. De quoi je parle ici ? Égoïsme, cette tendance à prioriser mes besoins et intérêts au détriment de ceux des autres que je prétends aimer ou non. Égocentrisme, cette tendance à me prendre pour le centre de l’univers, à tout ramener à moi, à mes perceptions, opinions, intérêts. Arrogance où je m’estime supérieur à l’autre. Ressentiment où je ressasse jusqu’à l’ivresse mentale les torts que les autres ont pu me causer. La liste pourrait s’allonger longtemps…


Donc, ces mauvais choix que j’ai fait dans ma vie et pour lesquels j’ai eu des conséquences sérieuses : perte d’emploi, ruptures conjugales, dépression, anxiété, détresse psychologique, dépendances et j’en passe – sont des conséquences résultant de ces mauvais choix inspirés par ces défauts de caractère que je viens de mentionner.

Là où ça devient troublant, c’est que je ne me souviens pas d’avoir choisi, dans ma vie, d’être affublé de ces défauts de caractère. J’ai plutôt, au terme d’un long et douloureux cheminement fini par les admettre et les accepter et essayé de m’améliorer.

Souvent, je me suis dit pourtant : « Aie, j’ai pas choisi ça, moi, d’avoir autant de défauts aussi pénibles à vivre pour moi et mon entourage. » Et quand je regarde notre pauvre humanité, je me prends parfois à me demander, pourquoi le Créateur, dans sa supposée « Toute Puissance » a-t-Il créé l’être humain aussi imparfait. La religion Catholique nous a longtemps rabattu les oreilles avec le péché originel. Aie ! Suis-je responsable des choix d’un personnage mythique dont je ne suis même pas sûr de l’existence ? Peu importe comment je tourne cette réalité dans ma tête, la réalité demeure la même : l’être humain a été créé imparfait et souffre et fait souffrir de cette imperfection. Pourquoi Dieu, qui est supposé nous aimer a-t-Il choisi de nous créer ainsi ? N’aurait-il pas pu nous créer parfaits et sans défauts, nous permettant ainsi de faire de meilleurs choix et de mieux gérer notre vie et notre planète ?

Notre vie sur cette terre est entourée d’un impénétrable aura de mystère que même la science dans toutes ses avancées n’a toujours pas réussi à percer. Ah, à coup de théories on essaie tant bien que mal de trouver un sens à ce passage que nous faisons dans ce monde, mais plus souvent qu’autrement, le sens nous échappe et la vie nous semble absurde…

Non ?

La vie a-t-elle un sens?

En réfléchissant à ces pensées dangereuses, j’en suis revenu à l’idée que malgré tout, la vie a un sens, même s’il nous échappe. Parce qu’au fond de moi, une paix, une sérénité me dit qu’elle a un sens. Alors quel est le sens d’une vie de souffrance résultant de cette imperfection dont nous sommes affublés ?

Évidemment, je n’ai pas « la » réponse à cette question. Je n’ai que la réponse qui me satisfait et me convient pour le moment. Et la voici…


À mon avis, l’homme (incluant vous aussi mesdames) a été créé imparfait parce que notre aventure humaine consiste à découvrir ce Dieu sans Lequel la vie n’a pas de sens et sans Lequel toutes ces imperfections prennent le dessus pour notre plus grand malheur. Le sens de notre imperfection relève du besoin d’une relation profonde avec notre Dieu pour trouver l’équilibre dont nous avons besoin. Nous avons été créés ainsi parce que c’est le sens de ce que nous venons faire sur cette terre.

Oh pourtant, combien longtemps et profondément nous nous enfonçons dans l’illusion de cet ego convaincu d’être la réponse ultime à la vie. Cherchant notre salut dans la consommation, la performance, le succès, l’argent, le sexe, les dépendances de toutes sortes nous tourbillonnons à gauche et à droite jusqu’à ce que toutes ces options perdent peu à peu de leur valeur et de leur attrait. Et là, nous commençons à soupçonner, dans un ébahissement confus, que nous avons fait fausse route toutes ces années.

Puis, à force de désillusions, de déceptions et de défaites nous commençons à nous tourner vers le Créateur en commençant à comprendre ce que nous avons fui toute notre vie. Il fait partie de nous, il fait partie de moi, de toi, de chacun, chacune de nous. Il est La Pièce principale du puzzle qui vient compléter ce qui nous manque et qui nous laisse prisonniers dans ce douloureux état d’imperfection tant que nous ne choisissons pas de nous relier fondamentalement à Lui.

Ma belle amie, Mlle Miaou...

Ma belle amie Mlle Miaou est jolie comme tout. Intelligente, attirante, elle peut avoir tous les


hommes qu’elle désire. Pourtant, Mlle Miaou a besoin d’ivresse dans sa vie pour dissiper la grisaille de son quotidien ou pour soulager ses déceptions. Sa soif d’ivresse qu’elle satisfait dans l’alcool, la séduction et la rébellion face aux interdits l’amène à faire de mauvais choix, et à saboter ses relations. Cette soif d’ivresse l’empêche aussi d’évoluer professionnellement et la voilà aux prises dans le cercle vicieux de la dépendance où les moyens envisagés pour s’en sortir deviennent de moins en moins sains. Mlle Miaou n’a pas choisi d’être comme elle est. Elle ne l’a tellement pas choisi, qu’elle a toutes les difficultés du monde à l’accepter, ce qui alimente encore davantage sa soif d’ivresse pour compenser cette grisaille et ce désarroi qui l'assombrissent et l’accablent de plus en plus. Mlle Miaou tourne en rond et tarde à se tourner vers son Créateur. Sa soif d’ivresse semble encore et toujours la meilleure réponse à la grisaille de son quotidien. Elle rêve qu’un homme beau et riche, qu’elle trouvera certainement, illuminera sa vie… la spiritualité, le contact conscient avec sa Puissance Supérieure semble toujours la moins bonne réponse à sa situation. Ce sera donc à coup de déboires, de déceptions, de désillusions et de conséquences qu’elle finira peut-être par arriver à la conclusion qu’elle n’est pas faite pour vivre comme elle le fait. Et c’est un constat difficile à faire quand la majorité des personnes dans notre société sont à la poursuite de quelque chose extérieur à eux-mêmes alors qu’elles devraient se tourner vers l’intérieur pour le trouver.

Chacun à notre manière, nous imitons quelque chose de Mlle Miaou, convaincus de faire « comme il faut ». Les échecs et déceptions sont interprétés comme des « erreurs de parcours » et nous repartons en nous forçant davantage, mais en ne faisant finalement, que du pareil au même… jusqu’à ce que le cul-de-sac devienne inévitable.

Et si finalement, la réponse était déjà en nous?


Notre Créateur a placé en nous une étincelle de Son Être que plusieurs appellent « l’âme » et qui fait que Son Image vivante nous habite quelque part au fond de nous-mêmes. Un peu comme une boussole que j'ai la liberté de consulter ou de négliger. Et commence ce duel entre cette image vivante qui est au fond de chacun, chacune de nous, et celle de notre ego qui nous en offre une qui « semble » plus attrayante. Combien longtemps nous nous laisserons séduire et décevoir par les images que notre ego nous propose. Images de gloire, de pouvoir, de succès, de performance, de richesse, de griserie sexuelle ou romantique que se révéleront finalement n’être que des mirages. Combien longtemps nous laisserons nous séduire par ces images avant de nous tourner en nous-mêmes vers la seule image vivante qui peut nous révéler au jour le jour le sens de notre passage sur cette terre.

Je continuerai donc à être imparfait, de toute l’imperfection dont je suis capable et dont je ne peux me départir, parce que c’est ma nature humaine. Je continuerai à être imparfait en me confiant le plus pleinement possible à mon Créateur qui vient, un jour à la fois, seulement que pour aujourd’hui, faire en sorte que cette imperfection ait un sens, qu’elle serve Ses Projets et puisse contribuer au bien de mes semblables. Et par la Grâce de mon Créateur et parce que j'y consens, je progresserai et m'améliorerai un jour à la fois...

Je continuerai à être imparfait, conscient que je ne peux avoir toutes les réponses à moi tout seul et que ce n’est que dans cette alliance avec mon Créateur que je peux avancer d’une façon adéquate. Je n’obéis pas à une loi extérieure à moi-même, mais plutôt une loi profondément inscrite à l’intérieur de moi-même. Dans cette partie de moi qui continuera sa course bien après que je me sois séparé de ce corps que j’habite aujourd’hui.

Dans la poursuite de cette alliance avec Mon Dieu, je me fie le plus totalement possible à Lui, ignorant ce que demain me réserve mais confiant que si je Le laisse me guider, Il m’amènera où il est prévu que je doive aller, et ce en dépit de mes erreurs, de mes défauts et de mes imperfections.

Je termine avec l'un de mes psaumes préférés...

Alleluia!

J'aime le Seigneur:

il entend le cri de ma prière;

il incline vers moi son oreille:

toute ma vie, je l'invoquerai.

J'étais pris dans les filets de la mort,

retenu dans les liens de l'abime,

j'éprouvais la tristesse et l'angoisse;

j'ai invoqué le nom du Seigneur:

"Seigneur, je t'en prie, délivre-moi!"

Le Seigneur est justice et pitié,

notre Dieu est tendresse.

Le Seigneur défend les petits:

j'étais faible, il m'a sauvé.

Retrouve ton repos, mon âme,

car le Seigneur t'a fait du bien.

Il a sauvé mon âme de la mort,

gardé mes yeux des larmes

et mes pieds du faux pas.

Je marcherai en présence du Seigneur

sur la terre des vivants.

Puissiez-vous Le trouver aujourd'hui...

Pierre E Rioux, psychosociologue, intranaute


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